Search
samedi 2 déc 2023
  • :
  • :

« Pourrons-nous encore former des apprentis dans l’artisanat demain? »

Écouter cet article
image_pdfimage_print

baker-4840960_960_720Alors que l’on se dirige tout droit vers une nouvelle baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, les élus des CMA dont celle des Vosges expriment leurs plus vives inquiétudes sur l’avenir de cette formation qui a pourtant fait toutes ses preuves.

Le réseau des CMA alerte sur les risques comme sur les conséquences dramatiques que cette nouvelle baisse ne manquera pas d’avoir sur l’apprentissage dans l’artisanat.

Si CMA France est favorable à une régulation de la dépense afin de garantir la soutenabilité du système, nous défendons également l’idée que l’apprentissage dans l’artisanat est un investissement pour l’avenir. C’est la raison pour laquelle le calcul des niveaux de prise en charge des formations doit s’appuyer sur l’élaboration d’une stratégie et d’une méthodologie, et non sur un seul pourcentage de baisse pondéré permettant d’aboutir à un certain niveau d’économie.

En effet, ce mode de calcul arithmétique et unilatéral ne permet pas :
– De valoriser la performance des formations et leur impact sur l’emploi des jeunes, alors que toutes les études montrent que ce sont les formations de premier niveau de qualification qui ont l’impact le plus fort sur l’emploi ;
– D’élaborer une véritable stratégie de formation répondant aux besoins de certains secteurs (branches) ou territoires ;
– De mesurer l’impact sociétal : maintien de l’emploi, de l’activité, et donc de l’attractivité ;
– De prendre véritablement en compte les effets de l’inflation dont l’impact est majeur : entre 2021 et 2023, le coût de la formation des apprentis a augmenté de 18 % dans notre réseau.

France compétences a diffusé le 7 juillet une liste de recommandations avec l’objectif de conduire à une baisse globale de 5 % de la dépense de financement de l’apprentissage. Or, très concrètement, cette nouvelle baisse, cumulée aux différentes augmentations de charges, va engendrer pour la plupart des formations dispensées un déficit que notre Centre de Formation des Apprentis  ne sera pas en mesure de supporter !

C’est donc la qualité de l’apprentissage, mais aussi et surtout l’existence même de notre Centre de Formation des Apprentis, et de ses 15 sites de formation, qui est directement menacée. Alors que le gouvernement affiche la volonté d’atteindre le million d’apprentis à l’horizon 2027, cette décision vient en totale contradiction avec l’objectif !

S’il faut faire des économies, et nous ne le contestons pas, nous pensons qu’il faut d’abord intervenir sur les formations qui dégagent le plus de profits et produisent le moins de bénéfices en matière d’insertion dans l’emploi. C’est précisément ce que préconise la Cour des comptes dans son tout récent rapport.

Par conséquent, nous demandons :
– Le report de la baisse des niveaux de prise en charge (NPEC) ;
– L’ouverture d’une réelle concertation sur le financement de l’apprentissage en France, afin de définir des niveaux qui soient à la fois soutenables et conformes aux objectifs stratégiques précisés par l’État et les branches professionnelles.

« La réforme de la formation professionnelle de 2018 a été porteuse d’un essor sans précédent pour l’apprentissage. Notre engagement dans cette voie a porté ses fruits de manière significative. Malgré la crise sanitaire et économique, nos effectifs n’ont cessé de croître, positionnant notre Centre de Formation des Apprentis régional comme premier formateur de Nouvelle-Aquitaine avec 12 700 apprentis formés en 2023. Ce projet de baisse, tel que présenté par France compétences, aura pour conséquence de mettre un coup d’arrêt à la formation professionnelle dans une période où pourtant de nombreux secteurs sont en tension. Il y a un risque majeur de casser un outil performant qui a pourtant fait toutes ses preuves. Il est urgent de revoir la méthode de calcul envisagée. Des solutions existent et des économies sont possibles. Il convient d’ajourner la baisse envisagée et d’ouvrir une réelle concertation sur le financement de l’apprentissage en France. L’apprentissage est une chance pour notre société et notre pays. Il est impératif de préserver sa dynamique », souligne Joël Fourny, président de CMA France

baker-4840960_960_720Alors que l’on se dirige tout droit vers une nouvelle baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, les élus des CMA dont celle des Vosges expriment leurs plus vives inquiétudes sur l’avenir de cette formation qui a pourtant fait toutes ses preuves.

Le réseau des CMA alerte sur les risques comme sur les conséquences dramatiques que cette nouvelle baisse ne manquera pas d’avoir sur l’apprentissage dans l’artisanat. Si CMA France est favorable à une régulation de la dépense afin de garantir la soutenabilité du système, nous défendons également l’idée que l’apprentissage dans l’artisanat est un investissement pour l’avenir. C’est la raison pour laquelle le calcul des niveaux de prise en charge des formations doit s’appuyer sur l’élaboration d’une stratégie et d’une méthodologie, et non sur un seul pourcentage de baisse pondéré permettant d’aboutir à un certain niveau d’économie. En effet, ce mode de calcul arithmétique et unilatéral ne permet pas : - De valoriser la performance des formations et leur impact sur l’emploi des jeunes, alors que toutes les études montrent que ce sont les formations de premier niveau de qualification qui ont l’impact le plus fort sur l’emploi ; - D’élaborer une véritable stratégie de formation répondant aux besoins de certains secteurs (branches) ou territoires ; - De mesurer l’impact sociétal : maintien de l’emploi, de l’activité, et donc de l’attractivité ; - De prendre véritablement en compte les effets de l’inflation dont l’impact est majeur : entre 2021 et 2023, le coût de la formation des apprentis a augmenté de 18 % dans notre réseau. France compétences a diffusé le 7 juillet une liste de recommandations avec l’objectif de conduire à une baisse globale de 5 % de la dépense de financement de l’apprentissage. Or, très concrètement, cette nouvelle baisse, cumulée aux différentes augmentations de charges, va engendrer pour la plupart des formations dispensées un déficit que notre Centre de Formation des Apprentis  ne sera pas en mesure de supporter ! C’est donc la qualité de l’apprentissage, mais aussi et surtout l’existence même de notre Centre de Formation des Apprentis, et de ses 15 sites de formation, qui est directement menacée. Alors que le gouvernement affiche la volonté d’atteindre le million d’apprentis à l’horizon 2027, cette décision vient en totale contradiction avec l’objectif ! S’il faut faire des économies, et nous ne le contestons pas, nous pensons qu’il faut d’abord intervenir sur les formations qui dégagent le plus de profits et produisent le moins de bénéfices en matière d’insertion dans l’emploi. C’est précisément ce que préconise la Cour des comptes dans son tout récent rapport. Par conséquent, nous demandons : - Le report de la baisse des niveaux de prise en charge (NPEC) ; - L’ouverture d’une réelle concertation sur le financement de l’apprentissage en France, afin de définir des niveaux qui soient à la fois soutenables et conformes aux objectifs stratégiques précisés par l’État et les branches professionnelles.
« La réforme de la formation professionnelle de 2018 a été porteuse d'un essor sans précédent pour l'apprentissage. Notre engagement dans cette voie a porté ses fruits de manière significative. Malgré la crise sanitaire et économique, nos effectifs n'ont cessé de croître, positionnant notre Centre de Formation des Apprentis régional comme premier formateur de Nouvelle-Aquitaine avec 12 700 apprentis formés en 2023. Ce projet de baisse, tel que présenté par France compétences, aura pour conséquence de mettre un coup d’arrêt à la formation professionnelle dans une période où pourtant de nombreux secteurs sont en tension. Il y a un risque majeur de casser un outil performant qui a pourtant fait toutes ses preuves. Il est urgent de revoir la méthode de calcul envisagée. Des solutions existent et des économies sont possibles. Il convient d’ajourner la baisse envisagée et d’ouvrir une réelle concertation sur le financement de l’apprentissage en France. L’apprentissage est une chance pour notre société et notre pays. Il est impératif de préserver sa dynamique », souligne Joël Fourny, président de CMA France



4 réactions sur “« Pourrons-nous encore former des apprentis dans l’artisanat demain? »

  1. whaouu

    oui c’est inquiétant !
    les jeunes qu’on forme aujourd’hui seront les entreprises de demain et comme partout il va y avoir dans 5 et 10 ans 2 grosses vagues de départ à la retraite parmi les artisans ce qui va provoquer des centaines de fermeture de petites entreprises dans notre pays et vu que la plupart des jeunes ( même formés) ne veulent plus aller dans ces métiers et encore moins reprendre une entreprise… tout le monde va subir le manque de ces artisans !

    répondre
  2. Framboise

    L’apprentissage a toujours été un peu pris à la légère par nos gouvernements successifs…on aurait pû prendre exemple sur l’Allemagne qui depuis longtemps privilégie l’apprentissage…

    répondre
  3. La raison

    Moins il y aura d’artisans donc hommes et femmes libres, plus le gouvernement aura le contrôle sur ses sujets et en l’occurence via les très grosses entreprises qui boufferont le marché. Le capitalisme en puissance XXXXXL et la pauvreté au même degré. Et ouais, la minorité qui a voté Macron savait ce qu’elle faisait ! Pour les autres qui ne font pas partie de cette classe sociale pensant bien faire en suivant ces derniers, se sont tirés une balle dans le pied, tant pis pour eux !

    répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.