Ce n’est pas l’interview ou l’histoire sordide d’un enfant soldat mais un gros plan de la mascotte du 1er Tirailleur, le bélier Messaoud ( le chanceux en arabe) , cinquième du nom depuis la reconstitution du dernier régiment de Tirailleurs à Epinal en 1994.
Que ceux qui ne parlent pas couramment le bélier se rassurent, la traduction s’est faite sans difficulté, grâce à l’intervention linguistique du caporal-chef Eric, son soigneur attitré depuis 5 ans et son supérieur hiérarchique direct.
Messaoud V et la Nouba au 14 juillet 2020
« Porte bonheur, un véritable métier ? »
« Qu’on ne s’y trompe pas, je n’ai pas choisi d’être la mascotte du régiment. C’est d’abord mon hérédité sans tache – fils du mérinos Messaoud IV et de Mabrouka – qui est à l’origine de ma sélection. Et il ne faut pas oublier que je suis d’abord un soldat. C’est un véritable métier avec ses multiples contraintes. Debout à la première heure j’ai appris à marcher au pas et à endurer la pluie ou le soleil des heures durant sans bêler ou bouger. Je suis solide et résistant, l’atavisme de ma race montagnarde mais aussi ma réputation virile qui veut cela. C’est aussi le résultat d’ un entrainement régulier et intensif comme pour tout soldat. Il faut savoir qu’on fait de nombreux déplacements, beaucoup de défilés – dont notamment en 2017 avec la Cinquième compagnie sur les Champs Élysées-, des séances photos innombrables… Il me faut une tenue de laine irréprochable en permanence, rasé de frais avec ma capote bleu azur et jonquille aux couleurs et armes du régiment. Le drapeau héritier de tous les régiments d’Afrique est titulaire de la Croix de la Légion d’honneur et de la Croix de Guerre de 14-18. Ça plaisante pas sous le drapeau, la rigueur s’impose. C’est pourquoi c’est le caporal-chef Eric qui s’occupe de ma tenue.
Imaginez les papouilles, c’est dur les papouilles. Les papouilles des enfants qu’il faut pouvoir encaisser sans moufter ou se soulager. Pourtant je suis un chibani maintenant, avec mes cinq ans d’âge. Un vrai, un tatoué. Mais les caresses d’enfants me font fondre, tant d’innocence et de gentillesse. Comment voulez vous que je ne leur porte pas bonheur aux enfants? »
« Alors un guerrier, un vrai ? »
« Mêhêhè! Sérieux ! Faut pas se la jouer non plus. Je suis pas Rambo et Eric n’est pas Caïd. C’est pas parce que j’ai été élevé au grade de caporal en ce début d’année, distingué par deux médailles ( de la Sécurité Intérieure et de la Défense nationale) que j’ai vraiment couru sous le feu de l’ennemi. Mais disons que depuis 5 ans, en bon pro, je fais le job. Pas un Turco de mort en opération, peu de blessés.Pourvu que ça dure. C’est peut être la main de Fatima , que l’on trouve sur notre insigne régimentaire qui éloigne le mauvais œil. Et alors que mes collègues bipèdes vont partout dans le monde « Premier toujours premier » comme il est écrit. .. Et puis, n’oublions pas que je suis un protégé. Mon bien être animal est préservé, j’ai droit à des perm’ régulières. »
« Vous voulez dire des permissions? »
« Mêhê oui! Là , je pars pour un mois de prairie à gogo. J’ai mon harem à diriger, mon plan de reproduction à respecter. Elles m’attendent, mes brebis à Sainte Barbe, vers Ramber’. C’est à cause de ça que je peux pas partir au Mali. Mes femelles et la chaleur. Là bas, au Mali, la chaleur ça me mettrait KO. C’est Eric qui m’a prévenu, je lui fait confiance, c’est tout de même le seul Maitre bélier de France, présent au sein de la Compagnie de Commandement et de la Logistique des Turcos depuis 10 ans. Toutes proportions gardées, on est comme qui dirait des potes de régiment. Mêhêhé, maintenant faut que je vous laisse, je dois présider la représentation musicale de la Nouba au kiosque. Le service d’abord »
Les sabots irréprochables du caporal d’Infanterie mécanisée Messaoud V
Ce n'est pas l'interview ou l'histoire sordide d'un enfant soldat mais un gros plan de la mascotte du 1er Tirailleur, le bélier Messaoud ( le chanceux en arabe) , cinquième du nom depuis la reconstitution du dernier régiment de Tirailleurs à Epinal en 1994.
Que ceux qui ne parlent pas couramment le bélier se rassurent, la traduction s'est faite sans difficulté, grâce à l'intervention linguistique du caporal-chef Eric, son soigneur attitré depuis 5 ans et son supérieur hiérarchique direct.
[caption id="attachment_177188" align="alignnone" width="191"] Messaoud V et la Nouba au 14 juillet 2020[/caption]
« Porte bonheur, un véritable métier ? »
« Qu'on ne s'y trompe pas, je n'ai pas choisi d'être la mascotte du régiment. C'est d'abord mon hérédité sans tache - fils du mérinos Messaoud IV et de Mabrouka - qui est à l'origine de ma sélection. Et il ne faut pas oublier que je suis d'abord un soldat. C'est un véritable métier avec ses multiples contraintes. Debout à la première heure j'ai appris à marcher au pas et à endurer la pluie ou le soleil des heures durant sans bêler ou bouger. Je suis solide et résistant, l'atavisme de ma race montagnarde mais aussi ma réputation virile qui veut cela. C'est aussi le résultat d' un entrainement régulier et intensif comme pour tout soldat. Il faut savoir qu'on fait de nombreux déplacements, beaucoup de défilés - dont notamment en 2017 avec la Cinquième compagnie sur les Champs Élysées-, des séances photos innombrables... Il me faut une tenue de laine irréprochable en permanence, rasé de frais avec ma capote bleu azur et jonquille aux couleurs et armes du régiment. Le drapeau héritier de tous les régiments d'Afrique est titulaire de la Croix de la Légion d'honneur et de la Croix de Guerre de 14-18. Ça plaisante pas sous le drapeau, la rigueur s'impose. C'est pourquoi c'est le caporal-chef Eric qui s'occupe de ma tenue.Imaginez les papouilles, c'est dur les papouilles. Les papouilles des enfants qu'il faut pouvoir encaisser sans moufter ou se soulager. Pourtant je suis un chibani maintenant, avec mes cinq ans d'âge. Un vrai, un tatoué. Mais les caresses d'enfants me font fondre, tant d'innocence et de gentillesse. Comment voulez vous que je ne leur porte pas bonheur aux enfants? »
« Alors un guerrier, un vrai ? »
« Mêhêhè! Sérieux ! Faut pas se la jouer non plus. Je suis pas Rambo et Eric n'est pas Caïd. C'est pas parce que j'ai été élevé au grade de caporal en ce début d'année, distingué par deux médailles ( de la Sécurité Intérieure et de la Défense nationale) que j'ai vraiment couru sous le feu de l'ennemi. Mais disons que depuis 5 ans, en bon pro, je fais le job. Pas un Turco de mort en opération, peu de blessés.Pourvu que ça dure. C'est peut être la main de Fatima , que l'on trouve sur notre insigne régimentaire qui éloigne le mauvais œil. Et alors que mes collègues bipèdes vont partout dans le monde "Premier toujours premier" comme il est écrit. .. Et puis, n'oublions pas que je suis un protégé. Mon bien être animal est préservé, j'ai droit à des perm' régulières. »
« Vous voulez dire des permissions? »
« Mêhê oui! Là , je pars pour un mois de prairie à gogo. J'ai mon harem à diriger, mon plan de reproduction à respecter. Elles m'attendent, mes brebis à Sainte Barbe, vers Ramber'. C'est à cause de ça que je peux pas partir au Mali. Mes femelles et la chaleur. Là bas, au Mali, la chaleur ça me mettrait KO. C'est Eric qui m'a prévenu, je lui fait confiance, c'est tout de même le seul Maitre bélier de France, présent au sein de la Compagnie de Commandement et de la Logistique des Turcos depuis 10 ans. Toutes proportions gardées, on est comme qui dirait des potes de régiment. Mêhêhé, maintenant faut que je vous laisse, je dois présider la représentation musicale de la Nouba au kiosque. Le service d'abord »
[caption id="attachment_177189" align="aligncenter" width="340"] Les sabots irréprochables du caporal d'Infanterie mécanisée Messaoud V[/caption]
Monsieur.
Veuillez garder votre arrière pensée pour vous et ,de ce fait respecter, aussi l’ animal que ces gens qui sont venus se faire tuer chez nous ,afin que vous puissiez écrire cette sorte d’ ânerie en toute liberté , Vous devriez les remercier.
Il y a des propos stupides et il y a eu des héros, ces soldats venus de pays au climat plus doux que celui des Vosges avec leur mascotte et leurs traditions. En novembre 1944, ils ont passé cols et forêts dans le froid, la neige des Hautes Vosges puis se sont dirigés vers l’Alsace.
Nos parents nous ont souvent raconté cet épisode et leur étonnement de découvrir ces soldats si différents de ceux qu’ils avaient l’habitude de voir mais si courageux car il leur en fallait du courage pour affronter et les conditions climatiques et les combats acharnés pour la libération de ce département dont ils ignoraient tout avant d’y venir combattre.
Alors, grand respect pour Messaoud et tous ses prédécesseurs qui ont marché devant la Nouba.
Il faut vraiment avoir du talent pour écrire un article aussi bien bravo !!!
J’espère que cet animal est respecté si vous voyez ce que je veux dire !
Monsieur.
Veuillez garder votre arrière pensée pour vous et ,de ce fait respecter, aussi l’ animal que ces gens qui sont venus se faire tuer chez nous ,afin que vous puissiez écrire cette sorte d’ ânerie en toute liberté , Vous devriez les remercier.
» Et ces gens …….
Il y a des propos stupides et il y a eu des héros, ces soldats venus de pays au climat plus doux que celui des Vosges avec leur mascotte et leurs traditions. En novembre 1944, ils ont passé cols et forêts dans le froid, la neige des Hautes Vosges puis se sont dirigés vers l’Alsace.
Nos parents nous ont souvent raconté cet épisode et leur étonnement de découvrir ces soldats si différents de ceux qu’ils avaient l’habitude de voir mais si courageux car il leur en fallait du courage pour affronter et les conditions climatiques et les combats acharnés pour la libération de ce département dont ils ignoraient tout avant d’y venir combattre.
Alors, grand respect pour Messaoud et tous ses prédécesseurs qui ont marché devant la Nouba.